Salieri
évoque ensuite une scène, pour lui très choquante, à laquelle il dit au prêtre
avoir assisté en cachette : Mozart lutinant Constance sous une table, dans
la résidence même de l’archevêque Colloredo et juste avant le début d’un
concert qu’il devait diriger. Puis Mozart faisant sa demande en mariage à la
jeune fille en s’exprimant à l’envers (pas en verlan, mais vraiment à
l’envers). Et enfin lui faisant deviner des expressions aussi élégantes que
« trou de mon cul » etc…(je vous renvoie au film pour en savoir
davantage).
Pour
écrire cette scène (imaginaire, faut-il le préciser), Forman et son conseiller
se sont basés sur le fait que Mozart, en tournée en Italie, signait parfois
« Trazom » ses lettres à sa
sœur et à sa mère, et jouait volontiers avec la langue allemande qu’il aimait
en effet à triturer et parfois à inverser. Mais il n’avait alors que 14 ans.
Furent également prises en compte certaines lettres de Wolfgang à sa cousine
germaine – avec qui il avait fricoté à l’age de 21 ans -, des lettres dont
certaines contiennent des plaisanteries scatologiques ; mais cela ne
faisait pas de Mozart « un enfant obscène », pour citer le Salieri
ulcéré du film : il était simplement un homme du XVIIIème siècle, où ce
type de propos était courant et même prisé de tous, y compris dans les milieux
aristocratiques. La chose est certes difficile à admettre aujourd’hui mais
voici, à titre d’exemple, un compliment versifié daté du 23 octobre 1777,
adressé par une amie de Nannerl à la mère de Mozart et qui parle mieux que de
longs discours :
Dis à ta mère, que je vénère,
Que je l’aime toujours et la revoir
espère.
Que son amitié soit présente,
Aussi longtemps qu’au cul elle aura une
fente.
Portez-vous bien, chers amis, dans la
joie et ce qu’il vous plait,
Et faites de temps en temps un petit duo
de pets ».
Étrange
époque, en vérité !
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